La Grande-Bretagne autorise les embryons hybrides homme-animal
Les régulateurs en Grande-Bretagne ont décidé mercredi d’autoriser, au moins en principe, la création d’embryons hybrides animal-humain pour la recherche sur les maladies dégénératives. Cette décision intervient malgré une opposition féroce de la part des églises et de groupes éthiques.
Deux équipes de scientifiques de Grande-Bretagne ont fait une demande à l’HFEA, l'Autorité britannique pour la fertilité humaine et l'embryologie, afin d’obtenir la permission de créer ce qu’on appelle en Grande-Bretagne les hybrides cytoplasmiques, ou « cybrids » dans le but de surmonter une pénurie dans les dons d’ovules humains.
La décision controversée, adoptée par l’HFEA vise à pallier le manque d'ovocytes humains destinés au clonage d'embryons à des fins thérapeutiques, permis en Grande-Bretagne à la différence de la Suisse ou de la France par exemple.
Le processus implique l’injection d’ADN humain dans des ovules d’animaux, desquels le nucléus aura été enlevé au préalable.
Les chercheurs espèrent ainsi utiliser les embryons hybrides, qui devront être détruits sous 14 jours, qui créeraient des cellules-souches. Les cellules souches pourraient être utilisées pour aider à trouver de nouveaux traitements médicaux pour des maladies telles que la maladie d’Alzheimer, de Lou Gehrih et de Parkinson.
La directrice du HFEA, Angela McNabb, a déclaré que les pour et les contre légaux et éthiques avaient été pesés très attentivement avant de prendre cette décision.
« Nous avons été capable de peser les pour et les contre et de prendre la bonne décision quand nous avons déclaré que nous pouvions nous diriger vers les embryons hybrides cytoplasmiques et la création de ces embryons dans certains recherches » a-t-elle déclaré.
Les scientifiques de Grande-Bretagne ont déclaré qu’ils comprenaient que l’idée d’un tel processus –qui créerait un embryon hybride à 99.1% humain et à .01% animal- pouvait être choquant pour certaines personnes. Mais le Dr. Stephen Minger de Kings College London a déclaré que le public ne devrait pas s’inquiéter.
« Ce que nous faisons quand nous prenons un ovule animal est que nous enlevons le nucléus de l’ovule. Nous enlevons ainsi non seulement son identité génétique mais aussi son identité d’espèce. Ce qui fait d’un ovule de vache une vache c’est son ADN nucléaire. Et si nous l’enlevons, ce n’est alors plus une vache » a indiqué le Dr. Stephen Minger.
Le Dr. Helen Watt, une éthicienne médicale pour l’organisation catholique Linacre Centre for Healthcare Ethics de Grande-Bretagne, a déclaré à la BBC que l’approbation d’un tel processus était immorale et injustifiée.
« En tant que modèle pour les études sur les maladies, ces embryons hybrides seront hautement anormaux. Ainsi ce que nous allons apprendre de ces embryons hybrides contenant du matériel animal sera limité. Dans tous les cas, il y a des façons de pratiquer les sciences en respectant à la fois la vie et la dignité humaine. Dans ces expériences, non seulement nous risquons de créer un embryon humain sans parents humains et qui a une mère animale, mais en plus nous offensons la dignité humaine en entrant dans la reproduction animale » a-t-elle déclaré
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