directeur adjoint Skinner a écrit:
Cette attaque serait mené de la Seine par un sous-marin nucléaire volé par des islamistes
. Dis Cortex, toi qui semble calé au niveau militaire, c'est possible ça?
A la guerre, tout est possible : il suffit juste d'avoir de quoi en payer le prix.
Ceci dit, bôf bôf... Déjà, voler un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) en état de marche me paraît extrêmement improbable, à moins d'avoir noyauté la plus grosse partie de l'équipage (généralement autour de 120 hommes, le tout sans éveiller les soupçons du contre-espionnage américain/russe/britannique/français/chinois - rayer la mention inutile) car naturellement, ça ne se conduit pas comme un pédalo : il faut des techniciens expérimentés.
En admettant que ce soit possible, il faudrait ensuite échapper aux sous-marins d'attaque que le propriétaire légitime du véhicule (et sans doute ceux d'autres nations sitôt connue la nouvelle qu'un SNLE chargé d'assez de têtes nucléaires pour rendre inhabitable deux ou trois pays d'Europe pendant quelques milliers d'années est hors de contrôle) n'aura pas manqué d'envoyer à ses trousses.
Enfin, le coup de remonter la Seine... Quand j'étais au lycée, mes copains et moi guettions toujours, dans les "blockbusters" du cinéma d'action américain, la scène dépourvue de toute crédibilité qui "tuait" le film tant elle était invraisemblable : on l'appelait le "coup de bambou". Remonter la Seine avec un SNLE, c'est le coup de bambou de cette "prophétie" - ou alors, j'aimerais bien qu'on m'explique quelle sorte de con peut bien avoir l'idée de remonter la Seine pour attaquer Paris alors qu'il vient de réussir à dérober un sous-marin nucléaire armé de missiles ballistiques (SLBM) lui permettant de le faire depuis l'autre côté de l'Atlantique.
Bien sûr, je ne parle même du fait que la Seine n'est probablement pas assez profonde pour qu'un navire avec le tirant d'eau d'un SNLE (notoirement élevé, à cause de la hauteur des SLBM - qui sont des fusées à étages, rappelons-le) puisse la remonter jusqu'à Paris autrement qu'en surface, ce qui est d'une part particulièrement absurde pour un sous-marin (et si on recherche la discrétion), et d'autre part, aussi intelligent que de se promener sur un champ de tir avec une cible dessinée sur le dos.
Bref, notre exégète aurait été plus crédible en parlant d'un attentat "classique" perpétré avec une bombe à fission artisanale ou une bombe "sale" (avec des matériaux radioactifs non fissiles), un risque bien plus réel à mon sens.
Je ne connais pas non plus Sylvain Naudin, mais vu sa méconnaissance des questions militaires navales (desquelles je ne suis pas non plus un expert, du reste), je ne serais pas étonné qu'il soit l'auteur d'une autre exégèse, il y a quelques années, où on nous prédisait un débarquement lybien, irakien et iranien en Provence pour 1999 ou 2000 (s'ils avaient su, je pense que les éditeurs d'inventaires de marines militaires tels que
Flottes de combat ou
Jane's Naval Fighting Ships riraient encore).