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Dans la course à la Lune qui opposait Américains et Soviétiques dans les années 60, tout se joua en décembre 1968. Moscou avait un avantage: comme tout était médiatisé aux USA, l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) savait (presque) tout sur l'avancement du Programme Apollo. Toutes les missions Apollo étaient entourées d'une grande publicité et le public se passionnait pour les exploits des astronautes de la NASA. Par contre, du côté de l'URSS, on entretenait le mystère et le suspense... En l'absence d'informations précises sur ce qui se tramait dans le système militaro-industriel disséminé en Russie et en Ukraine, l'on pouvait tout imaginer sur ses activités " top secret "…
Tant l'Amérique que l'Union Soviétique commencèrent avec des tragédies la préparation de leurs systèmes pour des vols habités vers la Lune. Le 27 janvier 1967, c'est l'incendie, au Cape Canaveral, de la première cabine Apollo: cet accident provoque la mort des trois astronautes qui composaient son équipage et qui se trouvaient à bord pour une ultime répétition. Le 24 avril 1967, c'est le retour dramatique en chute libre du nouveau vaisseau Soyouz, après une mission mouvementée sur orbite: le Soyouz-1 était testé par un cosmonaute chevronné, Vladimir Komarov. Tant la cabine Apollo que le vaisseau Soyouz constituait l'élément-clef du véhicule spatial qui devait servir au voyage lunaire: c'est la partie habitable, destinée à faire revenir les hommes de la Lune!
Apollo 8 (Crédit NASA)
En 1968, la compétition atteint son paroxysme. Les Soviétiques sont confrontés à de sérieux problèmes dans la mise au point de leur fusée géante N 1 (105 m de haut, 2.700 tonnes au décollage). Les Américains, s'appuyant sur le savoir-faire de Wernher von Braun, parviennent à faire voler le 6 novembre 1967 la première super-fusée Saturn V (un mastodonte de 110 m de haut, de 2.900 tonnes au décollage), qui doit leur permettre une expédition habitée sur la Lune. Du côté de l'URSS, on cherche à bluffer avec des capsules Zond (avec des animaux divers) qui contournent la Lune puis reviennent sur Terre. Ainsi sont testées Zond-4 en mars 1968, puis Zond-5 en septembre, et Zond-6 en novembre. A l'issue du retour, pourtant brutal, de Zond-6 sur le territoire soviétique, le communiqué officiel de Moscou parle de succès. Ce qui laisse supposer que le vaisseau Zond est qualifié pour emmener un équipage...
Durant l'été 2008, la NASA donne secrètement son feu vert pour préparer le vaisseau Apollo (qui n'est pas encore allé dans l'espace !) en vue d'une mission autour de la Lune lors de son deuxième vol à la fin de l'année. Elle croit savoir, d'après des observations de satellites-espions et des informations de la CIA (Central Intelligence Agency), qu'un vaisseau Zond avec deux cosmonautes à son bord pourrait être lancé au début de décembre. Juste avant que ne décollent les trois astronautes du vol Apollo-8!
C'est vrai qu'en URSS, on s'affaire… D'une part, les cosmonautes Valery Bykovski et NikolaÏ Roukavichniko, d'autre part, Pavel Popovitch et Vitali Sevastianov forment les deux équipages qui se sont entraînés à effectuer un survol de notre satellite naturel. Ils sont sur le cosmodrome de Baïkonour et se déclarent prêts à prendre place au sommet d'une fusée Proton, dont la fiabilité n'est pas garantie à 100 %. Les Soviétiques sont-ils prêts à faire l'impasse sur la sécurité de leurs cosmonautes? Finalement, le Kremlin joue la carte de la prudence et annule " in extremis " l'opération trop risquée qui se préparait.
Les Américains, de leur côté, ignorent tout de la décision russe. Mais ne sont-ils pas en train de prendre tous les risques pour être les premiers autour de la Lune ? Le vaisseau triplace américain n'était guère rôdé. Il fut testé en octobre lors d'un premier vol avec équipage... autour de la Terre. Quant à la Saturn V géante de Wernher von Braun, c'était une fusée complexe qui ne pouvait pas encore être déclarée fiable à près de 100 %. L'industrie américaine allait mettre tout en oeuvre pour réussir la mission Apollo 8, très risquée, autour de la Lune.
Le 21 décembre, trois astronautes de la NASA - Frank Borman, Jim Lovell (qui allait en avril 1970 devenir l'un des héros d'Apollo 13) et Bill Anders - prenaient place dans la cabine Apollo 8 de 29 tonnes au sommet du troisième exemplaire de l'énorme Saturn V. Propulsés par cette super-puissante fusée de 110 m et de 2.600 tonnes au décollage, ils font deux tours de Terre. Le troisième étage de la fusée est réallumé pour accélérer à plus de 10 km/s (40.000 km/h) le vaisseau Apollo-8. Borman, Lovell et Anders voient s'éloigner notre planète, au point de jongler avec elle dans le hublot. La télévision nous fait participer en noir et blanc à ce merveilleux et émouvant spectacle.
Source : Flashspace.comhttp://www.flashespace.com/html/dec08/24_12_08.htmUn anniversaire qui passera inaperçu pendant ces fêtes..
On oublit rapidement l'importance des missions de reconnaissance lors des missions Apollo et sans une mission Apollo 8 parfaitement effectué le programme n'aurait pas eu le succès que l'on connaît aujourd'hui.
Plus qu'Aldrin Armstrong et Collins, pour moi Borman,Lovell et Anders sont les véritables héros des missions Apollo.