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Citation: "Qu'est-ce qu'on mange ?" ... sur Mars2005-06-17 18:23:48 - PARIS (AFP) Un voyage de l'Homme vers Mars ne saurait s'envisager avant l'horizon 2030, mais ici-bas on planche déjà sur les menus qui permettront aux futurs astronautes de survivre lors de missions spatiales de longue durée."Pain martien à la confiture de tomates vertes", "gnocchis à la spiruline", "Mille-feuille de pomme de terre et tomates", "riz au lait de soja" sont au nombre des 11 recettes mises au point pour le compte de l'Agence Spatiale Européenne et du CNES par la société française de gastronomie ADF (Alain Ducasse Formation).
"Qui voudrait s'embarquer pour un voyage de 1.000 jours - l'équivalent d'un aller-retour vers Mars - en sachant qu'il n'aura que du pain à chaque repas?" interroge Christophe Lasseur qui dirige, au centre technique de l'ESA à Noordwijk (Pays-Bas) le projet Melissa (Macro Ecological Life Support System Alternative).
Pour les missions courtes de type navette ou même Apollo, tout le nécessaire à la survie est embarqué depuis la Terre (bouteilles d'oxygène et d'eau, nourriture), ce qui sera impossible pour des missions habitées de longue durée.
"Pour un métabolisme normal, il faut compter 5 kg par jour et par personne, quantité combinant oxygène, eau et nourriture. Pour 6 hommes, l'équipage classique d'une mission vers Mars, on arriverait à une masse de 30 tonnes, ce qui est colossal. D'où l'intérêt de produire de la nourriture à bord et aussi de recycler: l'eau sale en eau propre, l'air sale en air propre", explique à l'AFP Christophe Lasseur, docteur en génie biologique.
"Pour l'air, nous savons quelle est la qualité requise, pour l'eau aussi. Pour la nourriture en revanche, se pose la question de l'acceptance de l'équipage", souligne-t-il. "Nous avons sélectionné huit produits potentiellement susceptibles d'être cultivés par les astronautes pendant le transit (dans des armoires) ou dans des serres (à la surface de Mars)".
Ces neuf produits sont le riz, l'oignon, la tomate, le soja, la pomme de terre, la laitue, les épinards, le blé et la spiruline, une algue bleu-vert très riche en protéines et qui grandit sans beaucoup d'eau. Ces produits fourniraient la quantité nécessaire et vitale de calcium, lipides et vitamines et représenteraient 40% de la nourriture des astronautes. "Pourquoi 40% ? Parce que, en cultivant assez de végétaux pour couvrir 40% de ce que nous ingérons, nous gagnons +en prime+ l'oxygène et l'eau dont nous avons besoin pour vivre", selon Christophe Lasseur.
Les onze recettes imaginées par ADF en collaboration avec la société d'agroalimentaire GEM ont été testées "et bien acceptées" par les femmes volontaires qui, pour le compte du CNES, s'étaient prêtées au CHU de Toulouse à une expérience sur les effets de l'apesanteur, en restant allongées près de deux mois.
ADF a été créé en 1999 par Alain Ducasse pour codifier les savoir-faire et enseigner des techniques culinaires aux professionnels des métiers de bouche. Ses conseillers culinaires ont été sollicités pour des "missions" variées: restauration collective, restauration en milieux extrêmes, croisières, etc.
"Ici, le défi a été de créér, pour des astronautes coupés de l'environnement terrestre, des plats susceptibles d'évoquer la maison, et le plaisir de la table, de faire en sorte que l'acte de se nourrir soit aussi pour eux un acte de partage", explique Florence Cane, qui précise qu'ADF avait été approchée par l'ESA "il y a plus d'un an".Source : Agence France-Presse (AFP)
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